Je voulais te dessiner un monde par : Maissa Boutiche – Ain Bénian – Alger- Algérie 28 septembre 2016 Maissa Boutiche Sur l’île de ma jeunesse J’ai exposé mes plus belles années De ma naïveté et de mon innocence J’ai tissé un tapis où chantait la vie J’ai brodé un joli monde Dans mes rêves, je me suis tapie Je voulais te dessiner un monde Ou je te chante en poésie Hélas, La vie a pris une autre tournure Déçue, sur le boulevard de la vie Mes rêve sont en guenilles et déchus Je n’avais pas grand-chose à t’offrir Que l’amour et la tendresse Qui de mon enfance, je n’ai pas eu J’ai voulu être le chêne De mon ombre, te protéger Le phare sur ton chemin Et de mon pas te guider Je voulais t’offrir un monde Meilleur que celui que j’ai eu Semer, tout bonheur du monde Dans tes beaux yeux bleus si gais Désolée, ma déception et si profonde Pardon, la vie ne m’a pas épargnée Impuissante à son vent, elle me fait plier en deux Je n’ai que mon cœur qui déborde D’amour, sur une musique de Slow Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor : Bien que l’auteure de ce poème affectionne le genre lyrique , elle lui donne dans la plupart de temps une teinte réaliste. Et c’est peut-être pour cette raison que , les thèmes qu’elle traite sont généralement des thèmes sociaux, comme c’est le cas dans ce poème où elle part d’une expérience apparemment amoureuse qui n’a pas abouti et dont elle endosse franchement et courageusement la responsabilité de l’échec, pour concevoir un discours d’aveu et de confession extrêmement sincère et créer ainsi une atmosphère d’intimité entre elle et le lecteur. Structuralement, et sans doute pour mettre en valeur cet aveu, elle construit son discours qui est du genre que John Searle a appelé « Expressif », sur une dualité saillante : vouloir (je voulais te dessiner un monde ou je te chante en poésie – j’ai voulu être le chêne de mon ombre, te protéger le phare sur ton chemin / et pouvoir ( la vie ne m’a pas épargnée Impuissante à son vent, elle me fait plier en deux ) .Dans l’isotopie chapeauté par la notion pouvoir , la poétesse insiste longuement sur sa faiblesse et son incapacité d’influer sur le cours des choses comme pour justifier l’échec de ses bonnes intentions à l’égard de l’allocutaire .Quant à la seconde , elle est axée sur ces bonnes intentions qui convergent toutes vers un but précis : le rendre heureux ( je voulais t’offrir un monde meilleur que celui que j’ai eu semer, tout bonheur du monde dans tes beaux yeux bleus si gais ).Mais pourquoi s’est-elle tue sur les causes de cette impuissance ? En tout cas, la non mention de ce détail n’a pas manqué de créer un suspense de nature à exciter la curiosité du lecteur. Un texte confessif, empreint de sincérité , bien structuré et écrit dans une langue simple et imagée. 2016-09-28 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet