Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :20 –Les poèmes de Didier Hippon : 20 –1 : C’est dommage 27 septembre 2016 Didier Hippon C’est dommage Que l’enfant pleure Quand le jour se lève Comme Un certain mal à l’aise En voyant les draps De la nuit Recouvrir son lit De ses rêves De peur De rester seul D’affronter seul Le monstre De son cauchemar Pourtant Ma fille Mon fils Ce n’est rien Papa est là Avec toi Il sera là Tant que Tu respires En même temps Que moi Rendors toi doucement La vie est belle Quelque soit la douleur Que tu endures Après les textes de prose poétique composés de paragraphes et les poèmes longs et élancés sous forme de colonnes minces, voici notre poète qui tente, cette fois, l’expérience du poème libre de longueur moyenne ,comme s’il sent, à chaque étape de son parcours, le besoin d’utiliser un mode d’expression poétique particulier concordant, soit avec le degré de maturité qu’il a atteint, soit avec de nouvelles préoccupations et interrogations qui le nourrissent . Cependant, si l’on regarde ce texte de plus près, nous apparaîtront les mêmes soucis et tracas qui l’ont toujours poursuivi depuis que nous l’avions connu en 2009.Nous notons , en premier lieu, cette phobie incoercible de la solitude héritée de l’enfance, depuis son départ forcé de son île natale la Guadeloupe et son arrivée à Paris où il s’est toujours senti à l’écart et totalement incapable de s’adapter à son rythme de vie, en raison, de la difficulté pour un étranger d’y établir, comme dans toutes les grandes villes du monde, une vraie connexion sociale .Donc, c’est plus un sentiment d’exil qu’une simple solitude physique dans l’espace que ressent le poète .Et c’est pour cette raison que cet état d’âme a dégénéré en une sensation d’abandon à caractère existentiel (de peur de rester seul d’affronter seul le monstre de son cauchemar ) qui nous rappelle un peu cette fameuse citation de Blaise Pascal : « l’homme sans lumière abandonné à lui-même et comme égaré dans ce recoin de l’univers sans savoir qui l’y a mis, ce qu’il est venu faire, ce qu’il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j’entre en effroi comme un homme qu’on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable et qui s’éveillerait sans connaître et sans moyen de s’en sortir ». D’autre part,l’auteur , fortement croyant, a tenu, dans la deuxième partie de son texte, à rappeler la vision religieuse de la vie , selon laquelle la vie sur terre ne manque pas de beauté malgré les douleurs qu’elle inflige aux humains. Un poème léger mais profond ,brossant un tableau psychologique émouvant d’une âme esseulée souffrant les affres de la solitude dans un milieu urbain déshumanisé. 2016-09-27 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet