Les archives des commentaires de Mohamed Salah Ben Amor :1-Les poèmes de Jocelyne Mouriesse : 7- Sur les traces d’Attila 26 juin 2016 Jocelyne Mouriesse-Fort-de-France- La Martinique En marche histoire De balbutier De bois rivière en balisiers En marche àl’heure de survoler Ailes de cafardset crêtes de coqs En sommel’histoire est un sentier De bois Moudong de bois canon Virevoltant parfums decontes l’Eden aux lèvresdu Mont Dormier Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor: Le commentaire d’un poème me prend en moyenne de quinze à vingt ou vingt cinq minutes au maximum . Mais un haïku de notre amie de l’autre bout du monde me retient à mon bureau plus d’une heure et parfois plus , tout en sachant d’avance que ma tentative de le déchiffrer est vouée à l’échec . Cependant , étant un critique têtu et opiniâtre de nature , je refuse toujours de baisser les bras quelles que soient les murailles symboliques derrière lesquelles les auteurs se barricadent , ne serait-ce que pour honorer cette vieille activité que nous avons héritée à des éminents et illustres savants depuis l’époque abbaside en Orient jusqu’au vingt- et-unième siècle . Ce nouveau mini-texte énigme retient l’attention , à première vue , par la prédominance d’une isotopie végétale dont les éléments constitutifs sont de deux sortes : des noms de bois (bois rivière – bois Moudong – bois canon ) et de plantes ( balisiers – Ailes de cafards – crêtes de coqs ) . Cette isotopie nous met ,du coup , dans une ambiance forestière bien spécifique aux traits locaux martiniquais dénotés par un nom de lieu (Mont Dormier ) , deux noms de bois (le Bois rivière est aussi appelé Résolu à la Martinique. C’est un bois de construction – bois Moudong ) et peut-être un nom de plante (Ailes de cafards ) . Ce qui a pour effet d’enraciner ce texte poétique , tout autant que la totalité des écrits de cette poétesse, dans le terroir national authentique .Quant au noyau sémantique du poème qui est bien camouflé dans un coin quelconque à l’intérieur de ce monde végétal martiniquais , il se situerait , selon certains indices connotatifs , dans la phrase suivante : (l’histoire est un sentier de bois Moudong de bois canon virevoltant parfums de contes l’Eden aux lèvres du Mont Dormier ) et consisterait en une sorte de sentiment de fierté fébrile d’appartenir à ce milieu assimilé par la locutrice au paradis céleste . D’où la notion de virevolte qui signifierait que l’histoire n’a pas besoin d’avancer dans ce pays édénique semblable au paradis éternel de Dieu .Ce qui inscrirait ainsi ce haïkus dans le genre hymnique laudatif . C’est ce que nous a semblé voir .Mais seul Dieu sait ! 2016-06-26 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet