Dans ce blanc par : France Burghelle Rey – Paris- France 13 mai 2016 France Burghelle Rey – Paris- France Dans ce blanc se lovent mes lieux quand intouchable tout territoire échappe aux mots que je trace avec du sang des soupirs ou des rires je ne sais pas tracer mon chemin comment refléter le bleu de la route promeneur apatride je cherche un endroit pour mourir Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor : Dans ce poème, l’auteure énonce partiellement, vu le caractère très concis de son texte, sa conception de l’écriture qui se résume, selon les renseignements épars qu’elle nous fournit, en trois points essentiels : le premier est qu’elle ne planifie pas une stratégie quelconque dans l’élaboration de son discours mais se laisse entraîner par son intuition ou par ce qu’on appelle le plaisir du texte (je ne sais pas tracer mon chemin/ comment refléter le bleu de la route/ promeneur apatride). Et cette manière d’écrire la poésie permet à toutes les forces inconscientes enfouies au fin fond de l’égo de s’exprimer librement, contrairement à l’acte versificateur compassé qui ne fait apparaître que les significations superficielles et vagues. Ce que tend à confirmer le cognitivisme qui suppose que l’acte de création artistique ou littéraire est spontané parce qu’il est le résultat d’une sorte de connexion cérébrale avec une source d’inspiration inconnue qui peut bien être l’inconscient mais l’inconscient collectif de l’espèce humaine et non individuel .Le second point rejoint le premier, du fait que l’auteure s’élève au dessus de l’écriture dite transitive qui consiste à utiliser la langue pour dire quelque chose, préférant s’efforcer à dire l’indicible qui se trouve celé dans une sorte de vide derrière les mots (Dans ce blanc se lovent/ mes lieux quand/ intouchable tout territoire/ échappe aux mots). Le troisième et dernier point,enfin, concerne les mobiles de l’écriture chez l’auteure, lesquels se résument en un mot :” l’état d’âme du moment” (aux mots/que je trace/avec du sang/des soupirs ou des rires )et ne découlent apparemment d’aucune vision philosophique et d’aucun courant de pensée donné. Ces trois caractéristiques placent la poétesse dans la tendance lyrique mais moderne, car les romantiques traditionnels écrivaient pour exprimer leurs ressentis clairement et n’essayaientpoint de s’aventurer au de-là du dit afin de toucher le non-dit . Formellement ,je ne vois pas la raison ni l’utilité de débuter tous les vers avec des lettres minuscules.D’antre part, la poétesse se contredit en disant d’abord ” aux mots que je trace” “je ne sais pas tracer mon chemin”. . 2016-05-13 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet