Vers le bas de la ville par : Paul-François Carnet-Pantiez – Poitou-Charentes – France

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Paul-François Carnet-Pantiez – Poitou-Charentes – France

d'une ville du nord _ une autre ville du nord 009

 

 

Vers le bas de la ville, ai-je regardé là ?

La journée a passé et je me suis blessé

Au chagrin des statues qui vert-de-gris pleuraient,

Dans le bassin, –silence,- pas un bruit sous mes pas.

 

J’ai contemplé au loin le reflet du soleil,

Sur les toits de ma ville et tous mes sentiments

Sont restés sans appels comme un écho de miel,

Il y a des fuyants, est-ce l’ennui latent ?

 

Un désir indécis qui dessine et éclaire,

Comme un jour de printemps, tous mes las sentiments

Sur les terres amours, -dans mon cœur, dans ma chair !-

 

Combien de cette aire et de cette terre –l’enfer !-

Et malgré cette envie d’aimer passionnément,

En devrais-je payer le prix de nos jours fiers ?

 

Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor :

 

L’auteur de ce poème a l’habitude de s’éloigner de facebook pendant plusieurs mois et de changer constamment de nom. Dans notre anthologie de poésie mondiale, il est cité comme Patrice Mireille puis après une longue éclipse, il revient avec  le nom de Paul-François Carnet-Pantiez .Et ce n’est qu’à l’aide sa photo que j’ai pu déduire qu’il s’agit de la même personne. Bon, il a sûrement ses raisons mais pour un historien de la littérature comme moi , cela pose un sérieux problème . Passons à son nouveau poème auquel il a choisi le titre « Le silence de nos appels » et qu’il a conçu selon le procédé du paradoxisme c.à.d. l’association de deux termes antithétiques dont l’effet est de produire une image surprenante et le but de l’utiliser dans le titre est d’éveiller dès le début  le curiosité du lecteur et l’amener à se plonger dans le texte. Une fois avoir franchi le seuil de ce titre, il se trouvera face à une ambiance spécifiquement romantique avec la peinture d’un état d’âme apparemment  hétérogène, étant, d’un côté, mélancolique (chagrin des statuesdes statues qui vert-de-gris pleuraient) entaché de  sensation de blocage (tous mes sentiments/Sont restés sans appels), d’ennui et de monotonie (  est-ce l’ennui latent ?tous mes las sentiments) et, de l’autre, portant un désir de regarder le monde d’un œil joyeux et optimiste  (Un désir indécis qui dessine et éclaire,/Comme un jour de printemps, tous mes las sentiments/Sur les terres amours,dans mon cœur, dans ma chair !). Ce qui n’a, en fait, rien d’étonnant car si pour la majorité les âmes romantiques le monde d’ici-bas est un véritable enfer terrestre – Et notre poète le dit expressément : « combien de cette aire et de cette terre –l’enfer ! »- , elles essayent toutes de s’en enfuir par le rêve, en se créant des mondes paradisiaques. Ainsi, la structure profonde de ce poème ne déroge nullement  à la règle générale de la poésie romantique de par sa construction binaire sur la dichotomie du mal à l’aise dans l’ici/présent ( hunc et nunc )/ et/ le rêve d’un monde féerique .

Néanmoins, ce qui est frappant ici et mérite d’être noté et analysé est ce retour surprenant du romantisme  en Occident à une époque où le progrès scientifique est censé ouvrir aux poètes de nouveaux  horizons leur permettant de voir la réalité sous des angles tout à fait différents.

2 commentaires

  1. Avatar

    Comme toujours, l’explication d’un poème révèle d’une partie de l’art de la littérature ; Se pencher sur le poème pour s’en approprier et arriver à découvrir le sens profond entre les lignes, ou simplement noter et souligner les points essentiels de l’essence même du poème, permet au lecteur de découvrir ce qui n’apparaît pas toujours à la première lecture.

    Je peux écrire que Monsieur Salah Ben Amor a encore donné une explication magistrale par sa fine analyse qui reflète parfaitement l’état d’esprit du poème. Et sans aucun doute, que le romantisme n’est point encore éteint en Occident.

  2. Avatar

    En tant que lectrice de Monsieur Patrice Merelle, alias Paul-François -Carnet Pantiez, je remercie Monsieur Mohamed Salah Ben Amor, grand critique littéraire et poète tunisien, pour l’analyse de ce poème et le commentaire qu’il nous apporte . et lui témoigne mon plus grand respect. Il est vrai que chaque lecteur à sa propre interprétation d’un texte, en respectant toutefois l’idée initiale amenée par le poème. Lire un texte, poème ou prose, c’est prendre son temps pour savourer chaque mot, ce n’est pas survoler et mettre un like sur facebook comme beaucoup le font. Je me dois de dire que les poèmes de Patrice Merelle relèvent d’un grand talent dans le maniement des mots et la portée philosophique de chaque texte . J’ai passé des heures parfois sur ses poèmes, pour en comprendre le sens profond, et je suis sure qu’il fera son chemin . Merci Monsieur Salah Ben Amor. tout mon respect.

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