Vers le bas de la ville par : Paul-François Carnet-Pantiez – Poitou-Charentes – France 12 mai 2016 Paul-François Carnet-Pantiez – Poitou-Charentes – France Vers le bas de la ville, ai-je regardé là ? La journée a passé et je me suis blessé Au chagrin des statues qui vert-de-gris pleuraient, Dans le bassin, –silence,- pas un bruit sous mes pas. J’ai contemplé au loin le reflet du soleil, Sur les toits de ma ville et tous mes sentiments Sont restés sans appels comme un écho de miel, Il y a des fuyants, est-ce l’ennui latent ? Un désir indécis qui dessine et éclaire, Comme un jour de printemps, tous mes las sentiments Sur les terres amours, -dans mon cœur, dans ma chair !- Combien de cette aire et de cette terre –l’enfer !- Et malgré cette envie d’aimer passionnément, En devrais-je payer le prix de nos jours fiers ? Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor : L’auteur de ce poème a l’habitude de s’éloigner de facebook pendant plusieurs mois et de changer constamment de nom. Dans notre anthologie de poésie mondiale, il est cité comme Patrice Mireille puis après une longue éclipse, il revient avec le nom de Paul-François Carnet-Pantiez .Et ce n’est qu’à l’aide sa photo que j’ai pu déduire qu’il s’agit de la même personne. Bon, il a sûrement ses raisons mais pour un historien de la littérature comme moi , cela pose un sérieux problème . Passons à son nouveau poème auquel il a choisi le titre « Le silence de nos appels » et qu’il a conçu selon le procédé du paradoxisme c.à.d. l’association de deux termes antithétiques dont l’effet est de produire une image surprenante et le but de l’utiliser dans le titre est d’éveiller dès le début le curiosité du lecteur et l’amener à se plonger dans le texte. Une fois avoir franchi le seuil de ce titre, il se trouvera face à une ambiance spécifiquement romantique avec la peinture d’un état d’âme apparemment hétérogène, étant, d’un côté, mélancolique (chagrin des statues – des statues qui vert-de-gris pleuraient) entaché de sensation de blocage (tous mes sentiments/Sont restés sans appels), d’ennui et de monotonie ( est-ce l’ennui latent ? – tous mes las sentiments) et, de l’autre, portant un désir de regarder le monde d’un œil joyeux et optimiste (Un désir indécis qui dessine et éclaire,/Comme un jour de printemps, tous mes las sentiments/Sur les terres amours, –dans mon cœur, dans ma chair !). Ce qui n’a, en fait, rien d’étonnant car si pour la majorité les âmes romantiques le monde d’ici-bas est un véritable enfer terrestre – Et notre poète le dit expressément : « combien de cette aire et de cette terre –l’enfer ! »- , elles essayent toutes de s’en enfuir par le rêve, en se créant des mondes paradisiaques. Ainsi, la structure profonde de ce poème ne déroge nullement à la règle générale de la poésie romantique de par sa construction binaire sur la dichotomie du mal à l’aise dans l’ici/présent ( hunc et nunc )/ et/ le rêve d’un monde féerique . Néanmoins, ce qui est frappant ici et mérite d’être noté et analysé est ce retour surprenant du romantisme en Occident à une époque où le progrès scientifique est censé ouvrir aux poètes de nouveaux horizons leur permettant de voir la réalité sous des angles tout à fait différents. 2016-05-12 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet