Une rivière Par :Bertrand Lamour- poète français

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Bertrand Lamour- poète français

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Une rivière aux berges gelées

Chante doucement ce matin d’hiver

Mon chagrin me cache sa douce mélodie

Elle ne le sait pourtant pas

Qu’elle est celle dont je rêvais

Elle est tellement différente

Elle est tellement envoutante

Elle est tellement enivrante

Qu’elle occupait mes pensées toute la journée

Mais je ne lui ai jamais avoué

Que je ne vivrai plus sans elle

Alors ce matin  Au plus profond de moi

Vous ne trouverez que du chagrin

Je viens de la voir Dans cette robe de mariée

Poser avec son promis

Devant ce petit château rénové

Elle qui n’a pas besoin De se couvrir de bijoux

Pour paraitre plus belle

Dans cette robe de dentelle

Était la plus belle des princesses

Un sale sentiment de jalousie

M’a tout à coup saisi

Puis la voyant avec ce si beau sourire

Je ne pouvais plus qu’être heureux

De voir celle que j’aime tant

Soit si heureuse aujourd’hui

 

 Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor:

 

Rappelons brièvement les principales caractéristiques du style de l’auteur de ce poème qui se présentent, à notre avis, comme quatre traits constants : le premier est la narrativisation du poème par sa conception  sous la forme d’une histoire composée  des cinq phases classiques.A titre d’exemple dans ce poème ils se manifestent comme suit: ( la phase initiale :description de la rivière – l’élément perturbateur : l’amour du locuteur pour la rivière – les péripéties : les actions causées par la frustration puis par la jalousie- l’élément de la résolution : le  bonheur qu’il éprouve en la sachant heureuse – la phase finale : l’apaisement de l’amoureux ), le second trait est l’usage  de l’allégorie .Et cela fait penser à une certaine influence, peut-être lointaine, de Jean de la Fontaine (1621 – 1695) ou de  Jean-Pierre Claris de  Florian (1755 -1794) et qui apparaît cette fois dans la personnification de la rivière et son utilisation comme personnage principal ,le troisième trait est la simplicité extrême de la langue utilisée et le quatrième et dernier est la formulation  d’une réflexion personnelle sur un aspect donné de l’existence humaine inhérent soit à l’être, soit à la relation avec l’Autre, soit au monde. Et c’est autour de ce troisième aspect que tourne le thème de ce poème , car le poète fait état, d’après certains vocables qu’il a utilisés, d’un sentiment  apparemment fétichiste à l’égard de la rivière (elle est celle dont je rêvais /elle est tellement différente /elle est tellement envoutante/elle est tellement enivrante qu’elle occupait mes pensées toute la journéeUn sale sentiment de jalousie m’a tout à coup saisi puis la voyant avec ce si beau sourire je ne pouvais plus qu’être heureux de voir celle que j’aime tant soit si heureuse aujourd’hui).Mais vu que le poème est allégorique , sa signification profonde est vraisemblablement psychologique et non sexuelle  et serait probablement la suivante : l’attachement inné de l’âme humaine à la nature ou plus précisément l’existence d’un résidu romantique latent commun à toutes les âmes qui peut surgir à tout moment, tel que nous le remarquons ici où  la vue de cette rivière aux berges gelées a suscité chez le poète cette sensation langoureuse au moment où il se débattait  avec son chagrin (mon chagrin me cache sa douce mélodieau plus profond de moi vous ne trouverez que du chagrin ). Un poème plaisant à lire, simple mais profond du genre appelé «  facile inaccessible ».

 

 

 

 

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