Les Parisiens aujourd’hui 30 mars 2016 Si Bruxelles est peut-être la plus jolie ville d’Europe ou c’est du moins ce qu’il me semble, Paris est de loin la plus conviviale, car personne quelle que soit son origine ou sa culture ne s’y sent étranger, du fait de l’existence dans cette ville de minorités appartenant presque à tous les pays du monde et ces minorités sont bien intégrées dans la société française, tout en gardant leur spécificité. Le jour de mon arrivée à Paris il y a deux semaines , notre ami le professeur Bruno Salgues, le mari de la poétesse Monique-Marie Ihry a eu l’amabilité de me réserver une petite surprise, en m’invitant à dîner dans un restaurant tunisien .Ce restaurant était bien vaste et presque tout son personnel est tunisien mais la plupart de ses clients présents étaient des français .Ce que j’ai constaté aussi dans un restaurant marocain et dans un autre turc. Et ce, malgré les lâches et horribles attentats perpétrés le 13 novembre 2015. Cela s’explique par une sorte de vieille tradition qui a fait de Paris, au fil des années, une ville cosmopolite ou, si vous voulez, une véritable capitale de l’humanité .Certes, la politique de l’état français laisse parfois à désirer comme par exemple sa participation en 2011 au bombardement de la Libye avec le reste des membres de l’OTAN, ce qui avait fait près de 60.000 morts et avait ouvert la voie à l’installation d’une situation chaotique se traduisant par le règne de près de 170 milices dans ce pays ou encore le soutien militaire qu’apporte l’état français à des organisations terroristes en Syrie pour faire plaisir à certains pays arabes pétroliers qui les utilisent. Mais plusieurs intellectuels français ne cessent de condamner ouvertement cette politique, soit dans les médias, soit dans des ouvrages publiés, faisant endosser à l’état une part de responsabilité dans la montée du terrorisme dans le monde. Quant aux Parisiens ordinaires, s’ils sont très éprouvés par la tuerie aveugle qui a frappé près de trente innocents dans leur ville – ce qui se lit clairement sur les visages -ils ne manquent nullement de courage, en plus de leur fort attachement à la vie, car à ne voir que les métros qui se remplissent et se vident à la longueur de la journée et jusqu’à une heure tardive, les rues, les espaces commerciaux et les salles de cinéma ou d’autres lieux de distraction qui sont comme toujours pleins de monde , on constate que le terrorisme est loin d’amener ces gens à changer leurs habitudes quotidiennes et à vivre dans une panique permanente. Quant aux moyens qu’il faut mettre en œuvre pour éradiquer ce fléau qui prend de plus en plus de l’ampleur dans le monde entier, les intellectuels français sont très divisés. Pour certains qui l’attribuent aux discriminations dont souffrent les enfants des immigrés, la solution est de prendre des mesures concrètes pour imposer l’égalité des chances. Ce que n’entend pas l’extrême droite française qui dit que si elle était au pouvoir les évènements du 13 novembre ne se seraient jamais produits. D’autres refusent de lier le terrorisme à la pauvreté, voyant dans cette façon de penser une offense à tous les pauvres. Et ceux-là approchent ce phénomène sous deux angles différents : pour les uns l’origine du mal est idéologique, ce qui nécessite donc un encadrement adéquat des jeunes touchés par le courant takfiriste. Pour d’autre, il s’agit plutôt de maux psychiques rares qu’on pourrait appeler « l’amour de la mort » ou « l’amour du désastre »et dont les sujets atteints ne peuvent guérir que par des soins thérapeutiques spécifiques et intensifs. Enfin, certains intellectuels politisés croient que si les grandes puissances mettent fin aux guerres qui ravagent plusieurs pays arabes et musulmans, le terrorisme sera affaibli et finira par disparaitre. Mais leurs intérêts et surtout l’activation des industries des armes et la main mise sur les richesses de ces pays les font condamner le terrorisme verbalement tout en l’encourager dans l’ombre. 2016-03-30 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet