Au musée de la vie romantique à Paris par : Mohamed Salah Ben Amor

 

Paris le 21 mars 2016

 

J’ai été très surpris en arrivant au quartier Pigalle à Paris de ne trouver personne parmi les boutiquiers qui connait le musée de la vie romantique ou même en a entendu parler. Pourtant l’adresse que j’avais de cette institution qui est ouverte au public depuis 1987 était exacte. Et il a fallu qu’un vieux de plus de quatre-vingt ans qui passait près de moi par hasard m’indique le chemin qui y mène. Cela s’explique peut-être par le fait que  pour de nombreux gens  qui sont régis par l’idée floue de dépassement, le romantisme n’était qu’un courant passager qui a été supplanté définitivement  à la deuxième moitié du dix-neuvième siècle par le réalisme ensuite celui-ci par le surréalisme et ainsi de suite.

En réalité, les principaux principes  sur lesquels se fonde ce courant, à savoir l’exaltation du moi, la célébration de la nature, l’attrait de l’exotisme, la nostalgie du passé dont surtout l’enfance ont été toujours présents dans l’art et la littérature mondiaux depuis plusieurs siècles.

A titre d’exemple, dans ce fameux vers du poète arabe préislamique Imruu Al Qays qui a vécu en Arabie il y près de dix-sept siècles :

Au cours d’une certaine nuit pareille à une vague de la mer et qui a baissé ses rideaux sur moi

Avec toutes sortes de tracas  pour me mettre à l’épreuve

trois éléments thématiques romantiques sont présents :la solitude, la mélancolie et la projection de l’état d’âme du poète sur la nature. Et ce n’est qu’un exemple fortuit car la poésie ancienne et contemporaine regorge de textes de ce genre. Et il ne serait pas étonnant que l’inclination romantique soit innée chez l’espèce humaine, ce que prouveraient peut-être un jour les généticiens en découvrant un gêne qui en serait la source.

Pour cette raison, l’idée de consacrer tout un musée au romantisme est géniale et c’est ce qui a suscité ma curiosité pour le visiter.

Le bâtiment qui abrite ce musée était le lieu de résidence du peintre romantique Hollandais  Ary Sheffer (1795 -1858)  où il recevait la plupart des personnalités culturelles de son époque dont surtout le peintre Delacroix, les musiciens Chopin , Rossini , Liszt ,Gounod ,les écrivains George Sand , Tourgueniev, Dickens …le transformant ainsi en un salon culturel.

Le musée contient toute une belle collection de peintures , de sculptures et de divers objets d’art conçus selon les principes de la philosophie esthétique romantique. Néanmoins, ce qui retient tout particulièrement l’attention est la pièce consacrée au premier étage  à des portraits et des bustes de femmes importantes que le peintre avait côtoyées et une autre qui a été meublée et aménagée exactement  sur le modèle de la chambre à coucher de la romancière George Sand.

Malheureusement l’interdiction de la prise de photos à l’intérieur est de rigueur. Ce qui m’a obligé de me contenter de prendre quelques photos dans la cour et à l’entrée.

Un musée à visiter absolument pour tous les  amoureux des produits culturels de qualité qui se rendent à la capitale des lumières.