Poème du jour ( Nouvelle série) no 54: Non-violence par : Nicodème Camarda – poète canadien 10 février 2016 Nicodème Camarda – poète canadien Quelque chose en moi grandit Un esprit de non-violence Parfois quand je m’emporte Je bafouille Je mange mes mots Je bégaie des noms Je déterre les H Je supprime les R Et les T à la finale Quelque chose en moi grandit Un esprit de non-violence Une inspiration élégante Quand je pense à l’assassinat Je me soulève Je bafoue un verbe Qui devient nom Avec un G majuscule Je déterre l’H Je supprime l’R Et le T final Quelque chose en moi grandit Un esprit de non-violence Quand je m’emporte Je mange mes mots Mon verbe devient nom Quelque chose en moi… Une inspiration… Qui parle d’elle-même: écrire C’est ce que l’élégant fait Quelque chose en moi grandit C’est ce que l’élégant dit : Quelque chose en moi ” Gandhi.. “ Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor : L’auteur de ce poème, l’intellectuel engagé de premier plan que nous connaissons ,nous fait part, cette fois, de son attitude à l’égard de la violence : l’un des plus grands fléaux qui sévissent actuellement dans le monde .Et ce phénomène destructeur et meurtrier qui fauche chaque année des milliers de vies humaines n’épargne aucun lieu, aucune catégorie sociale et aucun peuple. Mais ses formes les plus sanguinaires se manifestent au niveau international où deux parties se mènent une guerre sans merci : l’impérialisme poussé par les multinationales qui visent à s’approprier les richesses de tous les pays de la planète et le terrorisme créé par ce même impérialisme pour servir ses agendas partout il a besoin de semer le désordre et instaurer un état de chaos. Conscient du danger que représente cet état de fait, le poète adopte, dès le titre, la philosophie d’action de Ghandi basée sur la non-violence, la seule valeur capable de sauver l’humanité de l’extinction, vu que le progrès scientifique et technique ne cesse d’affiner et de développer les armes de toute sorte et il suffit qu’un chef d’état manquant de sagesse arrive au pouvoir dans l’un des pays qui possèdent ces armes pour qu’il en fait usage et détruise le monde. Néanmoins, ce choix, adopté par le poète, ne peut donner ses fruits et aboutir à des résultats palpables que s’il est hissé au niveau d’une conviction profonde à laquelle adhère le plus grand nombre d’humains .Et cela ne peut se réaliser que par le biais de l’éducation. Faisons donc inculquer aux enfants dès leur plus jeune âge les bienfaits de la non-violence pour préparer le terrain à la naissance du monde pacifique de demain dont nous rêvons . Sur le plan stylistique, la nature du thème abordé, qui est un thème de réflexion, ne se prête en principe pas facilement à la conception d’images déroutantes. Malgré tout, les fréquentes répétitions, l’usage de symboles ( G : Ghandi – H :coupure – R : retour –T :potence ) , l’intériorisation de la haute valeur-clé autour de laquelle tourne le poème ( Quelque chose en moi grandit/ Un esprit de non-violence/ Quand je m’emporte/ Je mange mes mots/ Mon verbe devient nom/ Quelque chose en moi…/ Une inspiration...) et le retardement de la mention du nom de Ghandi , le symbole de la non-violenc, à l’ultime vers sont autant de procédés capables d’enchanter le lecteur et le tenir en haleine ! 2016-02-10 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet