La sphinxogenèse bleue par : Mokhtar El Amraoui – poète tunisien – Bizerte – Tunisie 27 janvier 2016 Mokhtar El Amraoui – poète tunisien – Bizerte – Tunisie OLYMPUS DIGITAL CAMERA Le groom céleste, qui la conduisit Jusqu’au fil tranchant du funambule, La tenait, encore graine, dans la paume de sa main. Lui seul avait chronométré ce jour des hautes conjonctions, Quand les autres étaient tapis, Derrière leurs verrous, tout grelottants! Il criait, en voyant la canne du danseur aveugle Déchirer l’abîme de l’éclipse: “Solalune! Solalune! Solalune!” Quartiers ouverts aux orbes des germinations! Et la canne d’enfanter ses courbes, Dans la posture de tant d’éveils. Princesse bleue, dansez-moi votre inchoative venue! Ô quenouilles des rencontres! Tramez de désir, Chantez à loisir Cette sphinxogenèse si féline! C’est d’elle la grande fêlure, Passage bleu-gris De constellations habitant leurs maisons, Aux lancers de nos tarots. Vole cri, vole, Jusqu’aux cimes, Pour la dire, Cette semence Ivre de rosée Qui se souvient de son âme phréatique! Elle glissera sur les arbres, Comme un duvet d’épi solaire. “Elle naît, elle naît!” dirent les bardes. Clameurs d’élans libres. Ils l’annoncèrent, S’offrant dans le parfum Qui, à jamais, la dessine Avec cette canne accordéon ouverte en horizons. Sa danse ailée Lui rappelait le galop des glaçons Dans son verre ivre Du martèlement des gouttes de pluie Sur le clavier des arbres souriant En tourbillons feuillus. Ils l’accueillaient, ELLE, Se continuant en élytres De feux d’être, En élytres de larmes Eclairant l’eucalyptus de la gare, Jusqu’au point où la valise du départ Se posa en bris qui séparent, En sanglots de mouchoirs Là où, torride, le vent la reçoit encore, Sous les toits abandonnés, depuis bien des saxifrages. Ah! Sabliers de mes douleurs, Tailles de mes silex érigés En sarments calligraphes! Récitez-lui vos serments Pour qu’elle surgisse et revienne de ses mots morts, Fille bleue grisée d’éclipses! 2016-01-27 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet