COUPS, LEURRES D’AUTOMNE par : Gaetan Parisi – Belgique 26 janvier 2016 Gaetan Parisi – Belgique Déjà l’automne s’endort dans tes yeux Et sa voix Se lamente comme le vent Lent Du temps Qui passe Il entasse Des marées de tristesse Sur tes cheveux couleur tendresse Un arc-en-ciel d’ocre et terre de sienne Il faut vraiment que tu reviennes Je t’aperçois sous le noir de ce soleil Où nos nuits d’amour sont le rêve D’un mauvais sommeil Ma vie aux joies trop brèves S’écoule Elle coule Monotone Comme La chute de haut Des feuilles Du saule et du bouleau Il faut vraiment que tu m’aimes Même au hasard de ma destinée Il y a du givre dans mes matinées Et mes pas Tu ne les entends pas Mon cœur saigne sous les brumes roses Les fleurs de l’ombre sous la lune S’envolent une à une Et mon âme récite en prose Des vers d’amour noyés de poussière Que narcisses et chrysanthèmes Reprennent comme thème Pour inonder les cimetières Notre relation tombe Au son des trombes de pluie Dans l’oubli des mers lointaines Entends-tu les pleurs des fontaines Ces adieux d’outre-tombe Sonner la vigile Loin de notre maison d’asile Loin comme un murmure d’ondes Couvrant l’horizon S’éloignant de ma raison Je ne passerai pas l’hiver Loin de tes yeux verts Le crépuscule est dans les arbres Où tous les oiseaux fous Se sont aimés comme nous Je crains cette forêt nue Qui aux carrefours des doutes Ne reconnaît plus les routes J’ai peur Novembre Et ses couleurs tendres Nous a volé le bonheur Il meurt Maintenant Lentement Légèrement Tourbillonnant L’espoir de te revoir s’envole Tiens J’entends un rossignol Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor : Dans ce nouveau poème de Gaëtan Parisi,, nous nous trouvons en présence des mêmes éléments qui constituent son univers poétique, dans les limites des poèmes que nous avons eu l’occasion de lui lire et qui ne reflètent selon lui qu’une partie de cet univers .Ces éléments sont essentiellement une rupture amoureuse unilatérale de la part d’une bien-aimée ( Il faut vraiment que tu reviennes/Je t’aperçois sous le noir de ce soleil/ Où nos nuits d’amour sont le rêve – L’espoir de te revoir s’envole) indifférente (Et mes pas Tu ne les entends pas/ Mon cœur saigne sous les brumes roses ), et un ébranlement affectif violent qui s’en est suivi et qui a donné lieu à un désespoir profond (L’espoir de te revoir s’envole) et a marqué sa vision du monde chez ce poète d’une teinte extrêmement sombre. Et c’est de ce noyau sémantique qu’ont été générées presque toutes les images que l’auteur a conçues dans son texte telles que ( Des marées de tristesse – Mon cœur saigne sous les brumes roses – Des vers d’amour noyés de poussière/ Que narcisses et chrysanthèmes/ Reprennent comme thème/ Pour inonder les cimetières – Entends-tu les pleurs des fontaines/ Ces adieux d’outre-tombe ). Néanmoins, comme dans ses poèmes précédents aussi, bien que tous les signes excluent la possibilité d’un éventuel retour de sa bien-aimée , il ne se montre point prêt à se résigner et à accepter le fait accompli, ce qui en dit long sur sa sincérité et l’intensité de la flamme qu’il lui voue , nous annonçant ainsi indirectement d’autres poèmes sur le même thème. Pour cette raison, la fin du poème ne constitue nullement une surprise pour ceux qui connaissent de près les écrits de ce poète (Tiens J’entends un rossignol). Stylistiquement, l’auteur a usé massivement du vocabulaire de la nature, conformément au contexte temporel qu’il s’est choisi ( automne- novembre ) pour abriter le drame affectif qu’il a relaté et dont il a été victime , ce qui a conféré à son poème une teinte nettement romantique. 2016-01-26 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet