Celles qui ressemblent à ma mère :par : Mohamed Hédi Jaziri – Tunis- Tunisie 17 janvier 2016 Mohamed Hédi Jaziri – Tunis- Tunisie Les femmes m’ont réduit au silence. Chaque fois que mon destin m’a lésé, Elles me font déplacer d’un lieu à une autre toutes courbées, Et bandent mon âme avec ce qu’elles possèdent Même si c’est le coton du ciel. Chaque fois que la terre et l’alphabet se rétrécissent autour de moi Et que mon époque feint de ne pas me connaître, Elles se font pour moi des navires Et se mettent à transformer toute ruelle en un espace vaste. Que mon dernier vagissement pendant la dernière partie de la nuit soit une chanson et une prière Pour celles qui ont été atteintes injustement de tous les péchés Alors qu’elles sont innocentes de toute faute. La nuit, elles envahissent le rocher de la vie Et en font le pain de la vie. *** Mes frères ont dès le début tout dérobé Et ont accusé les mères Et dès le début, ils s’emparent de la vérité pomme après pomme Des poitrines des filles. Les cavernes, les tentes, les maisons et les palais Saisissent ce que je dis Et dissimulent en leur sein tant de regrets. Les femmes sont des offrandes divines Façonnées par mes frères malins Les femmes sont des mariées offertes au Nil, Un champ de captives pour une horde de barbares assassins, Des filles de joie dans les temples au nom de la prostitution sacrée, En tout temps elles sont usées jusqu’à la moelle Et devant tout tribunal, elles sont condamnées pour vilénie. *** Les femmes sont des poèmes entre les mains des vieux Des oreillers pour le seigneur étalon dans le paradis des caprices Des oreillers pour le seigneur étalon dans le paradis des caprices Et lorsqu’il revient des invasions Les femmes, qui sont les colombes de ces ruines mâles, Chantent entre les décombres Pour que la paix soit un peu tranquille Donnent l’appui à ceux qui se sont écroulés parmi les frères cupides et ivrognes Et tissent avec une mélancolie épineuse des familles. *** Les femmes qui ressemblent à ma mère Malgré leur faiblesse, Secourent l’enfance de mon âme de mes frères agressifs et durs. Comme l’a dit notre derviche, mes frères ne m’aiment pas Tandis que moi je ne vois pas un seul rancunier. Je ne vois que le troupeau des femmes qui sont autour de moi Et les bonnes prières des mamans. 2016-01-17 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet