Celles qui ressemblent à ma mère :par : Mohamed Hédi Jaziri – Tunis- Tunisie

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Mohamed Hédi Jaziri – Tunis- Tunisie

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Les femmes m’ont réduit au silence.

Chaque fois que mon destin m’a lésé,

Elles me font déplacer d’un lieu à une autre toutes courbées,

Et bandent mon âme avec ce qu’elles possèdent

Même  si c’est le coton du ciel.

Chaque fois que la terre et l’alphabet se rétrécissent autour de moi

Et  que mon époque feint de ne pas me connaître,

Elles se font pour moi des navires

Et se mettent à transformer toute ruelle en un  espace vaste.

Que mon dernier vagissement pendant la dernière partie de la nuit soit une chanson et une prière

Pour celles qui ont été atteintes injustement de tous les péchés

Alors qu’elles sont  innocentes de toute faute.

La nuit, elles envahissent le rocher de la vie

Et en font le pain de la vie.

***

Mes frères ont dès le début tout dérobé

Et ont accusé les mères

Et dès le début, ils s’emparent de la vérité pomme après pomme

Des poitrines des filles.

Les cavernes, les tentes, les maisons et les palais

Saisissent ce que je dis

Et dissimulent en leur sein tant de regrets.

Les femmes sont des offrandes divines

Façonnées par mes frères malins

Les femmes sont des mariées offertes au Nil,

Un champ de captives pour une horde de barbares assassins,

Des filles de joie dans les temples au nom de la prostitution sacrée,

En tout temps elles sont usées jusqu’à la moelle

Et devant tout tribunal, elles sont condamnées pour vilénie.

***

Les femmes sont des poèmes entre les mains des vieux

Des oreillers  pour le seigneur étalon dans le paradis des caprices

Des oreillers pour le seigneur étalon dans le paradis des caprices

Et lorsqu’il revient des invasions

Les femmes, qui sont les colombes de ces ruines mâles,

Chantent entre les décombres

Pour que la paix soit un peu tranquille

Donnent l’appui à ceux qui se sont écroulés parmi les frères cupides et ivrognes

Et tissent avec une mélancolie épineuse des familles.

***

Les femmes qui ressemblent à ma mère

Malgré leur faiblesse,

Secourent l’enfance de mon âme de mes frères agressifs et durs.

Comme l’a dit notre derviche, mes frères ne m’aiment pas

Tandis que moi je ne vois pas un seul rancunier.

Je ne vois que le troupeau des femmes qui sont autour de moi

Et les  bonnes prières des mamans.

 

 

 

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