Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :2- Les poèmes d’Alain Minod :2-18 :Sur fond de toile de veille mille fleurs se dessinent 2 janvier 2016 Alain Minod- poète français – Paris Quand sème le fertile sourire à la vie Au milieu d’une compagnie qui le partage Tu t’accroches au baiser intense et volage Que fabrique un poème de musique ravie Et ta voix danse aux vraies rencontres imprévues Elle raconte la veille où se trempe Tendresse Tu voudrais enchanter cet instant qui se dresse Dans tes sens qui jamais n’en resteront obtus A ta vue s’indiffèrent le proche et le lointain Que tu apprivoises en cassant toute distance Exceptée celle qui crée tes vers en présence De toutes tes pensées pour un nouvel entrain Là où toute vie neuve se trace un chemin Tu dis vouloir sauver tous ses secrets intimes Pour regagner ses différences qui animent Ses errances charriant l’horizon pour demain Tu renais au présent portant ton avenir … Alors ta mémoire ressurgit dans tes rêves Mais ils ne sauraient bannir l’âme de leur sève Montant – roulant en source sur le devenir N’attendant plus que de déceler toutes voix Pulsant dans ton propre cœur une certitude : Ah ! lancer ton souffle malgré ta solitude Sans y accrocher un pauvre et vain pavois … Tu entends et vois écoles – cités – voyages Qui enchantent – recharnent le vif du pays Qui n’est pas de Cocagne et te rend ébahi De tant de richesses à porter sans bagages … Juste saisir dans ton poème toutes les fleurs Qui – avec l’exil – embaument comme couronne Délivrant une raison et des sens qui sonnent Sans égard pour le Prince et son pseudo bonheur Et longtemps ici fusent ces aspirations Qui relèvent du même désir et son souffle D’où tes humbles vers qui s’y collent et marouflent La toile que dessine un grand feu d’émotions Pendant que cette année nouvelle prend un corps Libre de s’épanouir en première veille Poète ! Ta pensée y capte un grand soleil Pour tous – malgré le Prince et ses pauvres décors Fidèle à son style de prédilection basé sur l’élimination autant que possible des sens référentiels et dénotatifs au profit des connotations et des sens seconds , presque le même style qu’affectionne le poète philosophe français Patrick Berta Forgeas , l’auteur de ce poème s’intéresse cette fois au Nouvel an, l’occasion idéale renouvelée où les humains aspirent à vivre dans un monde meilleur au sein duquel règnent la paix, la fraternité et la tolérance et duquel seront bannis les guerres, le terrorisme, le racisme et l’impérialisme. Partant de cette dualité : présent sombre/avenir radieux, le poète, la circonstance de l’énonciation oblige, laisse délibérément le premier de ces deux éléments presque dans l’ombre afin de mettre en évidence autant que possible son contraire. Et cela se constate dans la haute fréquence des vocables évoquant l’avenir radieux (sème le fertile sourire à la vie – fabrique un poème de musique ravie – Tu voudrais enchanter cet instant qui se dresse/Dans tes sens qui jamais n’en resteront obtus – Là où toute vie neuve se trace un chemin …etc.….).Ce qui place le poème tout entier dans le vœu le plus parfait (cette année nouvelle prend un corps /Libre de s’épanouir en première veille/Poète ! Ta pensée y capte un grand soleil/Pour tous). Néanmoins, ce n’est pas ce seul côté qui compte pour les lecteurs avisés, car il relève en soi du commun et de l’ordinaire. Pour cette raison, Il faut regarder aussi la façon dont ce vœu a été exprimé tout au long du texte où il a pris la forme d’un manifeste à travers lequel l’auteur a exposé sa conception de l”art poétique et la stratégie qu’il y adopte , lesquelles concordent totalement avec les résultats des recherches menées par les neuro-scientifiques sur le phénomène du génie . En effet, se réduisant, dès le début, en une âme ultrasensible pleinement épanouie et fortement chargée d’émotions et de rêves, le locuteur vogue admirablement de bout en bout dans l’immatériel, faisant voler en éclats les frontières spatiales et temporaires (A ta vue s’indiffèrent le proche et le lointain /Que tu apprivoises en cassant toute distance – Tu renais au présent portant ton avenir /…Alors ta mémoire ressurgit dans tes rêves ), ce qui lui a offert l’occasion de concevoir un flot d’images abstraites étincelantes pour la plupart composées et filées .Et c’est là où réside la véritable valeur du poème , car nul ne peut prétendre être poète ou écrivain narratif si ses capacités imaginatives sont ordinaires et quels que soient ses diplômes et son degré d’instruction contrairement à ce que soutiennent certains . Enfin, j’ai lu beaucoup .de poèmes en arabe et en français sur les fêtes nationales et universelles mais celui-ci est sincèrement l’un des meilleurs! 2016-01-02 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet