Lorsque s’allument les étoiles par :Judith Pitussi – poétesse française – Paris 3 décembre 2015 Judith Pitussi – poétesse française – Paris Lorsque s’allument les étoiles dans le calme pur de la nuit Où dame lune berce le soir au dessus du monde endormi, Je converse avec le silence m’entretiens longuement avec lui Car tout en lui naît de l’intense il remplit bien plus qu’un bruit L’espace entier lui est offert Et il en prend possession S’il est noir, il ressemble à l’enfer S’il est bleu, il est comme l’horizon Il est comme une toile d’araignée Il s’infiltre partout et tisse sa toile Le vide est alors escarpé Tel un silence de pierre tombale Parfois il est comme un soleil Qui réchauffe au son de l’hiver Et parfois il est frais comme une ombrelle Lorsque la vie brûle ses ailes 1 décembre 2015 Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor : Le silence est l’un des thèmes majeurs du romantisme car il est lié à la solitude qui est l’état le plus recherché par l’artiste, en général et à des moments donnés, pour plonger dans son intérieur, afin de déceler soit les affects inhibiteurs qui l’ont empêché de s’épanouir, soit les points forts qui lui permettent de réaliser cet épanouissement. C’est, en quelque sorte, une occasion propice à l’auto-analyse ou du moins à l’écoute de soi-même en l’absence de l’Autre. Dans plusieurs écrits précédents de l’auteure de ce poème, nous avons constaté chez elle une grande sensibilité lyrique ainsi qu’une forte présence de la nature, bien qu’elle soit d’un milieu archi-urbain : Paris. Ce que confirme ce nouveau poème dont le lexique ne comporte que deux mots se rapportant à la civilisation humaine (pierre tombale – ombrelle) et où sont mis face en face : l’égo de la locutrice et l’univers. De cette rencontre que la poétesse qualifie de conversation et d’entretien et bien qu’elle essaie de l’approcher objectivement (S’il est noir, il ressemble à l’enfer – S’il est bleu, il est comme l’horizon/ Parfois il est comme un soleil /Qui réchauffe au son de l’hiver /Et parfois il est frais comme une ombrelle /Lorsque la vie brûle ses ailes), ressortent deux sensations principales : la première est le caractère envahisseur du silence qui « prend possession de l’espace tout entier » et auquel elle emprunte l’image-symbole de l’araignée dont la signification archétypale la plus connue est la mère dominante qui tend à effacer la personnalité de ses enfants et la seconde sensation est la hantise de la mort(un silence de pierre tombale).Ce qui donne ici au silence la fonction de miroir . Un poème contemplatif dont la valeur ne se limite pas aux éléments que l’esprit et l’œil dégagent dans le paysage décrit, comment il est courant dans ce sous-genre poétique, mais réside surtout dans le reflet qu’il renvoie même partiellement de la constitution psychique de la locutrice qui ne s’identifie pas nécessairement à l’auteure. 2015-12-03 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet