LA BELLE MAGHREBINE Par : Mustapha Saha – poète marocain 17 octobre 2015 Mustapha Saha – poète marocain Elle dansait pieds nus la belle maghrébine Sur la route d’exil du penseur muselé Deux anneaux cadençaient sa danse libertine Deux bracelets d’argent d’énigmes ciselés Cependant que ses mains gantées de florentine Perçaient d’évasures les filins barbelés Elle dansait pieds nus la belle maghrébine Sur la rhapsodie bleue de l’incessante errance Sur le chant de douleur lancinant en sourdine Sur la flûte envoûtée des nuits sans espérance Tandis qu’un arlequin confident de l’ondine Rythmait sur tambourin sa sublime endurance Elle dansait toujours la belle maghrébine Quand la lune éclaira l’endeuillée ville verte La place du marché jonchée de carabines Le puits des supplices bouche d’enfer ouverte Le mausolée du saint taché d’hémoglobine La maison des femmes d’anathèmes couverte Elle dansa pieds nus la belle maghrébine Jusqu’à disparaître dans la source naissante Quant il ouvrit les yeux par une aube marine La mémoire purgée de ses lubies stressantes Il sentit reprendre la vie dans la poitrine Et sur son front courir la brise caressante Mustapha Saha, sociologue, poète, artiste peintre. Photographie (c) Mustapha Saha. 2015-10-17 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet